« Il était une fois un jeune homme en colère, car l’un de ses proches s’était comporté avec lui d’une façon profondément injuste. Son grand-père reconnu tout de suite son trouble :

– Tu vois, il m’arrive aussi de ressentir de la rage contre ceux qui, sans aucun regret, utilisent leur force pour soumettre les autres à leurs besoins. D’une façon plus ou moins subtile, cachée, sournoise. Observe comme la haine t’épuise. Regardes, n’est-ce pas toi qui avale le poison que tu brûles de lui faire boire ?

– Mais grand-père, je ne peux pas faire autre chose !

Le grand-père ne répondit pas… Il proposa doucement :

– J’aimerais tant te parler de deux loups…

Le jeune homme avait plus envie d’aller se battre que d’écouter une histoire mais la voix de son grand-père avait retenu son attention. Le grand-père repris la parole :

… Imagines qu’il y ait deux loups en chacun de nous. Le premier a le pelage soyeux, il est plein de joie, d’amour ; il est responsable, bénéfique, il suscite l’espoir ; de lui émane la bonté, la paix, la confiance, la bienveillance, la générosité… Il s’exprime avec franchise, simplicité et sait trouver un équilibre, une harmonie avec tout ce qui l’entoure. Lorsqu’il s’engage à combattre, il le fait avec dignité. Toute chose a son contraire. L’autre loup est son opposé. Son pelage est rêche, dur et reflète la rage dont il est pétri. La moindre petite opposition le précipite dans la colère. Il est toujours prêt à se battre pour avoir ce qu’il désire ou même juste avoir raison. Il reporte toujours la faute sur les autres car il ne réfléchit pas. Il déborde d’autorité mais n’en n’a aucune sur lui-même, corseté dans sa solitude ; il est avide, il respire l’arrogance, la suspicion, l’égoïsme, les mensonges, la vanité, il suscite la culpabilité, l’apitoiement sur soi et le ressentiment. Tu vois, ces deux loups, ils sont à l’intérieur de moi, à l’intérieur de toi ; entre eux, c’est la lutte pour gagner ton attention.

Le jeune homme fixa ses yeux noirs dans le profond regard de son grand-père et un frisson parcourut ses bras. Il demanda :

– Mais quel loup vaincra ?

– Celui que tu nourris, lui répondit simplement le vieil homme. »

Donc on a le choix !?

Ah oui ? Alors pour quoi tu ne t’arrête pas d’être obligé de profiter de la faiblesse de l’autre dès que tu te sens vulnérable ?  A ce moment-là, il y a fort à parier que ta capacité de choix, elle a disparu derrière de redoutables automatismes de survie. Même si la situation présente un risque de mort non pas de ton corps mais de ton image idéale ou d’une fantaisie ! La réaction est disproportionnée mais impossible de s’en empêcher. Une seule réaction possible. Ça part tout seul.

Nous en sommes aux balbutiements pour comprendre le fonctionnement de notre système neurologique… et pourtant, il tourne ! Principalement tout seul oui, en automatique. Plus je lis de découvertes en neurosciences, plus j’accepte de ne pas tout comprendre (loin de là) et j’accepte surtout que l’on est loin d’avoir tout compris.

Avec ce que l’on sait sur notre cerveau, on peut choisir de rester vivre en mode automatique.  Rappelez-vous qu’il représente 2% de la masse corporelle et qu’il consomme 20% de l’oxygène et du glucose qui nous est nécessaire pour vivre. L’automatisation permet d’économiser cette énergie. Elle permet aussi une réponse ultra rapide. Nos émotions nous mettent en mouvement, nous font réagir d’une façon conditionnée par la mémoire de situations dont nous n’avons même plus conscience. Plus l’émotion est liée à ce qui met en jeu notre survie, plus la réaction est rapide et plus l’automatisme est réactif. D’autre part, plus l’automatisme s’active, plus il devient efficient, transmettant l’influx électrique comme une fibre optique transmet le flux numérique. Et vous ? Vous avez surement changé depuis ces situations qui ont créé les conditionnements, pourtant vos automatismes perdurent ; bien au chaud dans leur gangue de myéline, ils ont la peau dure. Moins on use de sa liberté, moins on peut en user… Ma grand-mère, qui ne connaissait pas grand chose aux neurosciences, avait pourtant en gros compris le principe : comme n’importe quelle autre faculté, « la liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas« .

Une fois que l’on connait ce mécanisme, on peut aussi choisir de transformer certains automatismes. Cela nécessite de connaitre le langage du code.

On peut aller plus loin et se dé-automatiser lorsque l’on en a envie de se dépasser. Au théâtre par exemple, se dé-automatiser permet d’improviser, en créant un espace vide où on attend de soi quelque chose d’inconnu totalement inattendu et en même temps absolument nécessaire. Une liberté, d’abord intérieure. Et voila où je peux vous être utile : ma mission est de vous apprendre à vous affranchir des automatismes, à actualiser ceux qui ont été utiles dans le passé mais qui ne sont plus cohérents avec la personne que vous êtes à présent.

On peut expliquer neurologiquement une partie de l’expérience nécessaire à cela ; on ne peut pas (encore) expliquer l’autre partie… et pourtant, elle ressource ! Elle permet de réguler les douleurs, de s’anesthésier, d’activer des mécanismes d’auto-guérison et même de (re)prendre sa vie en main. Ce qui suggère qu’elle contrôle sûrement aussi les développements contraires.

Comme tous les autres, cet apprentissage nécessite un entrainement. Pour faciliter l’exercice, vous pouvez utiliser des audios qui permettent de cultiver la pratique au quotidien. Si on laisse les mauvaises herbes envahir le potager ou si on ne l’arrose pas, même en ayant planté de bonnes graines, les légumes végétent. Ici, on apprend à converser avec ce qui en nous transcende les automatismes, à commencer par celui de la flemme ! Oui parce que focaliser son attention, au début ça demande un peu d’effort, surtout quand on a jamais rien fait d’autre que de la laisser vaquer avec la focale, comment dire, en friche.

Cet apprentissage est utile car vous le savez : nous vivons dans un monde d’interactions. Or les interactions ont toutes un pouvoir d’influence. Chacune d’elles modifie notre structure neuronale. P. Watzlawick avait compris bien avant l’imagerie que l’on ne peut pas ne pas communiquer. Le pouvoir des interactions est inversement proportionnel à celui que nous avons sur nos propres automatismes intérieurs – ceux qui conditionnent nos liens avec les autres, avec nos émotions, le noir, les araignées, les cigarettes, l’image de soi… Parmi toutes ces interactions, certaines vont représenter des exceptions à nos normes internes. Elles vont alors créer un écart. Et si cet écart pouvait justement être utile ? Comment l’intégrer d’une façon qui nous permette non pas de faire contre mais de faire avec, d’évoluer, de gagner en fluidité, au besoin de nous transformer ? Et c’est comme cela que nos relations, bonnes ou mauvaises, peuvent toutes contribuer à nous garder de la fixité, à faire de la place pour l’impermanence incessante de la vie.

Indépendamment de l’envie (ou pas) de prendre consciemment votre vie en main, notre part de liberté peut imperceptiblement se voir réduite, notamment avec une utilisation de la PNL et des apports de la neuropsychologie en communication commerciale, politique, etc. Ces techniques conditionnent nos comportements à l’insu de notre plein gré. Rarement pour nous offrir plus de liberté. Il existe un autre mécanisme d’influence hors radar conscient : la compilation, le traitement et l’utilisation de nos états émotionnels ou de nos agissements au moyen de calculateurs de données dotés de fonctions auto-apprenantes. Ces outils sont utilisables à des fins de prédiction/configuration de nos désirs, de nos achats, de nos activités, de nos aspirations, de notre santé.

Si on n’apprend pas dès maintenant à repérer (et surtout à transformer) ce qui nous conditionne intérieurement, quel sera notre degré de liberté d’agir dans 2 ans, dans 5 ans ? Celui de nos enfants, de nos petits enfants ? Ce qui fait une bonne partie du plaisir et de l’intérêt de vivre, n’est-ce pas cette part de liberté, cette créativité dont tout organisme biologique dispose naturellement pour choisir et créer ? Y compris, et surtout, pour participer à l’équilibre commun.

N’est-il par urgent d’apprendre à faire quelque chose de sensé pour le vivant avec cette liberté ? Pour ma part, j’ai eu la chance de trouver des transmetteurs généreux.  A mon tour de partager maintenant.

Transmettre cet art de vivre est devenu mon métier. J’ai choisi de m’employer ici à cultiver cette liberté intérieure par la créativité en pleine conscience. Je vois en elle la clef qui ouvre l’accès à notre meilleur potentiel.  C’est elle qui me permet de choisir ce que je veux devenir : plus humaine, libre de nourrir le loup le plus sage à chacun de mes gestes. C’est dans ma nature, contemplative. De plus en plus libre, jour après jour, d’actualiser autant que nécessaire les automatismes bloquants. Jusqu’à ce que l’actualisation elle-même devienne un automatisme, qui sait ? Pas besoin de reprogrammer le cerveau. Cette actualisation se fait d’elle même pour peu que l’on prenne soin de vivre en son âme et conscience.

En investissant votre vie, vous allez découvrir le langage du vivant ; nous allez pleurer, vous allez souffler, vous allez rire, vous allez laisser venir vos préoccupations et leurs solutions, l’inspiration, l’intuition… vous allez surtout vous sentir de plus en plus vivant. Vous n’allez rien comprendre puis tout va s’éclairer, ou pas. Ne prévoyez rien, ce qui survient est bien souvent meilleur et imprévu. Vous allez pratiquer votre intelligence émotionnelle comme dirait l’autre ; ne vous inquiétez pas, vous allez vite la reconnaitre : on n’est tellement pas habitués que vous allez traverser un inconfort total. Et vite capter que l’inconfort est juste le chauffeur de la créativité. En prenant en mains par la pleine conscience ce qui vous heurte, vous allez apprendre à vous dé-hypnotiser. Au pire, vous allez (re)trouver au moins un tout petit peu le goût de la liberté.

Au fait, vous le savez peut-être, le mot ‘liberté’ vient du latin – libertas, évoquant l’état de la personne libre liber. Ce que l’on sait moins, c’est que Libertas dérive du radical indo-européen lib recouvrant la notion de plaisir. On le retrouve dans le mot libido. Intéressant retour aux sources du langage, n’est-ce pas ? Et vous, affranchi(e) de vos automatismes limitants, qu’aurez-vous le plaisir de créer ?

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