Là où je vis, c’est une terre de soleil et de vigne.

Tout à côté, à Mondragon ( ça ne s’invente pas ), il y a un domaine de jolis vins, dont le raisin est cultivé en biodynamie. Quezako la biodynamie ? Pour expliquer concrètement ce mode de culture et témoigner de son engagement, Isabelle Guichard, la co-propriètaire du domaine de la Guicharde, a écrit un « Précis à l’usage de ceux qui croient que Déméter n’est qu’une déesse grecque« . C’est un manifeste intéressant et assez surprenant ! Même sans croire que le réel est le résultat d’un flux de fréquences d’ondes multidimensionnel, ça marche : le vin a une saveur exceptionnelle et en cultivant la vigne, l’agricultrice enrichie la vie de la terre. En lisant cet ouvrage, le nom de Démeter me rappelait celui de quelqu’un…

… celui d’Hypnose ! Comme Demeter, Hypnose est une divinité grecque, bien tranquille jusqu’en 1814, lorsque le mot apparaît dans le dictionnaire de l’Académie Française. Avant, il désignait le dieu du sommeil. A partir de là, il est choisi pour décrire cet état mental qui consiste à être à la fois corporellement ici tout en étant ailleurs en esprit. Vous connaissez ça n’est-ce pas ?  Oui, vous savez bien : dans cet état, on est souvent plus conscient de ce qui se passe dans nos pensées que de ce qui se passe ici… ce qui nous donne l’air absent voire endormi, à moitié là, lent à la détente , en transe quoi ! Nommer quelque chose lui donne une existence, une consistance. Mais mon expérience de l’hypnose correspond-elle à ce nom, et au sommeil qu’il suggère (un sommeil hérité d’un lourd héritage mythique quand même) ?  Allez, je me livre, avec l’envie de partager mon vécu sous forme d’un « Précis à l’usage de ceux qui pensent qu’Hypnose n’est que le dieu du sommeil (et de la manipulation)« . A réserver ici.

Concernant le mot, les choses se compliquent aujourd’hui : il est utilisé pour désigner l’état de transe hypnotique et aussi la technique qui permet de s’y mettre volontairement. On sait maintenant que c’est un état physiologique normal, à travers lequel nous passons tous spontanément au moins deux fois par jour : en s’endormant et en se réveillant. Le cerveau est alors le siège d’une activité électrique de rythme ralenti, qui prend la forme d’ondes lentes et longues. Ces ondes permettent à l’information de relier des aires cérébrales éloignées, tout en les synchronisant. Ce que l’on a découvert aussi c’est que ce rythme cérébral est celui du bébé, de 0 à 36 mois (en permanence) et de 3 à 8 ans (en alternance avec les ondes alpha basse fréquence). Un grand volume d’information entre sans filtre dans le cerveau des petits. Ils observent attentivement ce qui survient dans leur milieu et adoptent les attitudes et les perceptions de leur entourage en établissant les réseaux neuronaux correspondants. Parallèlement, l’imagination est aux commandes. C’est la raison pour laquelle il est utile de savoir utiliser la même fréquence cérébrale lorsque l’on a besoin d’aller revisiter avec une plus large conscience de soi les schémas émotionnels et cognitifs conditionnés. Et pourquoi pas à l’occasion, de réinvestir la joyeuse simplicité d’utilisation de l’imagination.

Mon principal souci dans l’écriture de ce précis, c’est qu’en général les idées me viennent sous la douche ou quand je conduis… dans des instants où évidemment, écrire avec un stylo sur un papier devient un défi sportif. C’est pourquoi je m’amuse avec l’assistant vocal de mon téléphone pour autant qu’il capte mes mots, restitue autre chose que les bruits de l’eau ou ceux du moteur et qu’il reste quelques chose à transcrire !

Au « Festival de l’École de la vie » en septembre dernier, j’ai découvert de fascinantes Éditions Apeiron. Je me suis alors mise à rêver de mon « Précis » contenant des images… dont le thème est venu comme à l’habitude tout simplement par les ondes : à la radio j’ai entendu l’interview de Patrick Baud et Charles Frankel annoncer la sortie de leur magnifique ouvrage « Terre secrète, merveilles insolites de la planète » (édition Dunot). Chacune des lettres commence donc par une métaphore sous forme de photo d’une merveille géologique. Dessous, la description du processus de formation. J’ai aimé que cette description se réduise progressivement à l’essentiel, jusqu’à s’alléger de telle sorte qu’à partir du L, ne reste plus que des évocations, façon Haiku…

Après plus de dix ans d’études et d’expérience des facultés de la conscience, il reste une seule conviction : elles sont faites pour se réveiller à une réalité bien plus vaste, bien plus vivante que ce dont nous aurions pu rêver ! Elles permettent d’imaginer, parfois hors les limites du temps et de l’espace, de percevoir plus clairement ce qui nous régale et pouvoir le créer en pensées, le vivre. Ce monde, où finalement nous sommes là tous pour aider les autres, de quoi a-t-il le plus urgemment besoin ? De plus de voitures ? De plus de data? De plus de choix ? Dans tous les cas, de plus de compétence créative ! Mais pas dans n’importe quel état. Il en existe un dans lequel tout devient possible, en résonance avec l’inimaginable capacité de création dans laquelle nous baignons. Il nous conduit à transformer tout ce que nous faisons par amour de la vie. Car au final, All you need is love, non ?

A

Aujourd’hui comme il y a 50 millions d’années, le processus de sédimentation, qui régénère et reconfigure les paysages, est le même. Par son mouvement continu, le flot de la moindre rivière déplace des sables et tout un tas de petites matières décollées des berges, des lits, tombées des arbres… Au gré du parcours aquatique, le déplacement de ces particules se poursuit, certaines étant embarquées dans les eaux, d’autres s’arrêtant ici, sur une berge de fleuve en y apportant de la fertilité, ou là, dans le fond d’un lac en y changeant imperceptiblement la nature du sol. Ces matières, on les appelle des sédiments (X). Ils se déposent au cours du temps dans les terrains, les transformant en un mille-feuille aux couches de dureté variable. Il est fait d’une alternance de matériaux d’origine, l’argile par exemple, et d’autres débris, comme des restes d’animaux ou de végétaux que la terre fossilise ou décompose, libre ainsi de recomposer d’autres formes du vivant et de son environnement.
C’est ainsi que de nouveaux paysages, comme de nouveaux visages de la terre, se configurent. Au fil des flots, sans besoin de rien que le temps de laisser couler l’eau de la terre et du ciel.

Savez-vous qu’au bon milieu d’un désert désolé, il existe un canyon où l’on peut voir les plus extraordinaires, les plus hallucinantes créations de l’imagination ? Des piles de grès évoquent ici un homme haranguant le ciel, là qu’est-ce que c’est ? Un banc où prendre place comme dans un musée d’art naturel au milieu d’innombrables fééries. L’eau les a façonnés (et continue à le faire) dans le grès sédimenté au fond d’un très ancien lac, aujourd’hui disparu.

C’est la fragilité des matières qui permet aux éléments de les sculpter avec une immense finesse.
C’est aussi cette fragilité qui rend les sculptures éphémères. L’eau de pluie, les ruissèlements aidés du vent continuent jour après jour à modeler de nouvelles créations. Un jour où l’autre vient le moment où ces particules, un temps dentelle, créature ou miniature, poursuivent leur voyage à travers d’autres formes de la vie. Tiens, cela me fait penser à ces poussières d’étoiles qui ont jadis formé la terre et tout ce qu’elle a fait naitre d’animé ou d’inerte. Ici ou très loin, qui sait ce qu’elles feront exister demain ?

A comme Accord –  AdnArchitecteAppartenanceAttentionAutomatisme(s) – Autonomie

2 Responses

  1. Merci. Sans y prendre garde, je me suis laissée embarquée par la poésie … Pourtant dès l’entrée, le gardien était nommé « Montdragon » Conte ? Légende ou Réalité éloignée ? Je reviens à ce qui m’occupe présentement et communément appelé « l’enfant intérieur » que je traduis librement comme sensibilité, intuition, et créativité … Si celui-ci, comme chez Harry Potter a été enfermé dans un placard, peut-il renaître ? Peut-il, évacuer, voire dissoudre les mémoires dont il est porteur et qui comme une ombre, plus ou moins dense, masque sa lumière et les partenaires de celle-ci ? Hypnose est-il à l’oeuvre là ? Forant profondément afin que l’insécurité « tout azimut » de « l’enfant intérieur » ne soit plus connue en ce monde qui s’accouche… Nettoyée ! Comme beaucoup de personnes, je me tiens éloignée de « insécurité » qui provoquerait des émotions enfouies depuis « la nuit des temps » mon mental préfère m’engourdir avec « manque d’argent » ça me tient en alerte, plutôt en confusion. Hypnose est-il là un allié d’intégrité ? Gratitude, j’ai apprécié cette reliance à notre Terre.

    1. Bonjour chère Nadia et merci de votre commentaire 😉 oui, notre Terre est pleine de ressources. Le vignoble et village de Mondragon existent bel et bien ; ils se situent sur la route des vins des dentelles de Montmirail, un lieu de belles ballades en Vaucluse.

      Pour répondre rapidement à vos questions, en soit les souvenirs ne sont pas bloquants. Ce qui l’est, ce sont parfois les émotions attachées, notamment lorsque l’on retrouve le ressenti (généralement plus ou moins désespérant) dans la vie ou au quotidien, comme si cette émotion revenait en boucle… Existe-t-il un lien émotionnel entre le manque d’argent et l’enfermement que vous évoquez ? C’est ce que vous pourriez explorer à l’aide de votre intelligence des émotions.

      En ce qui concerne l’hypnose, c’est à mes yeux un mot lourd de sens mythologiques et médiatiques, qui fait peur à beaucoup de gens. Je vous invite à regarder les études sur les ondes cérébrales thêta – puis-qu’aujourd’hui, on sait que c’est cette fréquence cérébrale qui correspond à l’état dit d’hypnose. Les méthodes scientifiques étudient doucement ce qui se passent lorsque l’activité électrique du cerveau est parcouru par ces fréquences. Il faut que vous sachiez que le cerveau des enfants de 0 à 8 ans est constamment en thêta – à partir de 3 ans, il y a aussi du alpha mais basse fréquence. Ce qui veut dire que les souvenirs que vous évoquez ont été mémorisés à cette fréquence. Il se trouve aussi qu’elle est reliée à la mémorisation et à l’imagination. C’est donc à cette fréquence qu’il est plus direct d’aller retrouver l’émotion récurrente qui génère un sentiment de blocage cyclique, lorsqu’elle est attachée aux souvenirs ; il suffit alors de se laisser observer et rectifier le sens de l’expérience passée pour la dépasser. Dégagé(e) du blocage, on se remet alors tout simplement à avancer en manifestant ses projets.

      Naturellement, votre cerveau est parcouru par ces ondes lorsque vous passez de l’éveil au sommeil – et inversement. L’hypnose est une technique permettant d’activer volontairement l’état d’hypnose, qui est avant tout un état physiologique naturel sans nom, jouant un rôle important dans le bon fonctionnement cérébral. Parfois, les personnes sont juste dissociées : concrètement, elles sont déja en état d’hypnose, une part d’elle-même étant ici pendant qu’une autre part est restée dans le passé ou projetée dans l’avenir ; dans ce cas, il est utile d’apprendre non pas à se mettre délibérément en hypnose mais au contraire comment se ré-associer complètement dans le présent.

      Précaution utile: dans cet état, l’information entre sans filtre et le sujet est très suggestible. C’est pourquoi je trouve plus écologique, lorsque l’hypnose est nécessaire, de la pratiquer conjointement à une technique de libération émotionnelle, à la pleine conscience, à l’expansion de conscience ou à des suggestions limitées aux paraboles et métaphores de processus naturels à l’œuvre dans le monde vivant.

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