Avec les émotions, nous nous sentons vivants. Il y en a toute une gamme, qui pourrait relever de deux ordres : la peur et la confiance, née du sentiment de sécurité. Et nos vies se jouent entre elles.
Selon l’émotion qui se présente et notre capacité à investir l’espace entre cette information et la réaction qu’elle appelle, nous allons créer – ou détruire, volontairement ou non, sans pouvoir s’en empêcher, sans pouvoir manifester de puissance d’action.
E-motion. Combien d’entre nous ne savent pas ce qui les meut – et même les é-meut ? « e- » : variante latine de « ex- » qui signifie hors de, précédent celle de « motion » : provoquer, faire avancer. L’émotion, c’est une information physique qui nous met en mouvement. Comment on sait ce qui nous meut ? Ce savoir s’acquiert par transmission, à travers les réactions des autres, depuis notre âge le plus ancien, que l’on en ait conscience – ou pas. Mais si l’on ne sait pas neutraliser la charge émotionnelle qui maintient en place ces représentations passées, alors comment peut-on accéder à un avenir différent de celui qu’elles conditionnent ?
Oui, car il se pourrait bien qu’au tout début, on s’imprègne des réactions émotives de notre entourage, et ce, en captant à travers les ressentis avant même de pouvoir élaborer mentalement une représentation consciente de ce que l’on vit. Nicole Guenedey, psychiatre, a offert une conférence de vulgarisation très explicite au sujet des impacts du sentiment de sécurité sur la capacité de proximité, de connexion aux autres, à partir de la théorie de l’attachement de John Bowlby. Le bébé a construit ses représentations d’une façon simple, par résonance : « Je ressens que tu sens ce que je ressens – mais visiblement ça ne te fait pas le même effet. A travers ta réaction, je découvre qu’il est possible de contenir mes émotions et de ne pas en être désorganisé. » C’est à partir de ce sentiment de sécurité que chacun d’entre nous a bâti ses capacités d’autonomie – ou pas. Car « La vraie autonomie, c’est savoir ce qu’on peut faire tout seul ; c’est savoir aussi quand on a besoin de l’autre« . Ainsi, il apparait que c’est une émotion et son interprétation qui constituent le socle de l’autonomisation, de la responsabilisation. S’il y a quelque chose à réparer à ce niveau, ce n’est pas une personne, ce sont plutôt des interprétations, chargées et alimentées de ressentis.
Dans un autre registre, Maria Montessori, pédagogue, a écrit « L’esprit absorbant de l’enfant« . La recherche n’avait pourtant pas encore montré que le cerveau du bébé, de 0 à 3 ans, est uniquement parcouru par deux types d’ondes cérébrales : delta (0,5 à 3 hertz – son attention est dans le sommeil) et thêta (4 à 8 hertz – son attention est absorbée dans la perception des expériences internes). Elle a conclu cette imprégnation par simple observation.
La bonne nouvelle, c’est que la neuroplasticité existe et que ces constructions, encapsulées bien au chaud dans notre système neurologique, changeront. Comment le faire volontairement ? En explorant de nouvelles possibilités (même imaginaires, puisque le cerveau ne fait pas de différence entre le tangible et l’intangible) – ou en synchronisant le cerveau en ondes thêta, ce qui se fait naturellement, souvent en dehors des radars de l’attention.
Savoir composer avec ce que déclenche les émotions constitue le fondement de notre culture personnelle, celle qui rassemble nos croyances, nos modes de vie, nos solutions apprises, nos représentations, nos valeurs, hérités du groupe auquel nous appartenons – celui de la famille, de l’organisation, de la société au sens le plus large. En gros, notre « operating system » personnel. Et comme tout système d’exploitation, il nécessite des mises à jour régulières. En particulier lorsque l’on souhaite inventer, créer, innover. Et le faire avec humanité, ensemble dans de nouvelles conditions.
Mais ça y est, vous, vous savez que l’aspect émotionnel de l’intelligence est une clé indispensable pour accéder à toutes ses capacités cognitives ; vous savez que les émotions font partie de nous, non pas psychologiquement mais bien concrètement neuro-physiologiquement parlant. Donc vous, vous avez l’envie – et le courage – de découvrir vos limites dans ce domaine. Vous venez, seul(e) ou ensemble, parce que vous souhaitez mieux co-créer, co-construire, vivre et travailler ensemble plus humainement. Dans certaines circonstances ou de façon générale, vous ne savez pas vraiment comment faire pour retrouver toutes vos capacités d’agir, accessibles seulement lorsque l’on ressent l’émotion de base, à savoir une sereine quiétude, légèrement teintée de joie.
Vous êtes peut-être bloqué(e) dans une émotion récurrente, pas toujours agréable pour vous-même voire pour votre entourage ; cela vous empêche parfois d’instaurer une bonne communication, un climat de coopération, de prendre de décisions sans parti pris, d’agir comme vous le souhaitez, de vous concentrer efficacement, d’arrêter de ruminer ou de percevoir ce qui est important pour les personnes qui vous entourent. Bref, vous traversez des émotions humaines mais vous avez envie de vivre tout cela un tout petit peu mieux – et vous avez bien compris que ce pouvoir, cette capacité à re-créer constamment, est entre vos mains.
Comme le dit avec tant de finesse C. Fleury, si les rythmes s’accélèrent, il peut être utile de retrouver un espace où cultiver l’élan vital, la créativité, en vue de les réintégrer dans nos quotidiens.
Il existe une résonance de la vulnérabilité & des émotions dans notre travail comme dans notre vie personnelle. Comme le dit G. Friedman, homme de loi parmi les principaux promoteurs de la médiation aux États-Unis, notre responsabilité envers les autres nous oblige à nous comprendre nous-mêmes. J’ajoute qu’aligner cette compréhension dans toutes nos dimensions fait partie du processus. Ce dernier est plus une déconstruction personnelle qu’un développement ! C’est une recomposition, en partant de qui l’on pensait être et de tout ce en quoi nous avions toujours cru, en partant les émotions qui piquent ici, maintenant. Car on ressent la souffrance lorsque l’on reste attaché, identifié à une représentation qui n’a plus lieu d’être. C’est ça non, « ouvrir le champ des possibles ? » Et si ce que démontrent certains chercheurs à la pointe de la physique quantique était vrai ? Et si nous créions notre réalité à travers les filtres physiologiques, sémantiques et affectifs ?
Au début de ma propre démarche, je pensais que seul un (ou même plusieurs !) personnage miraculeux pouvait modifier ma situation. Aujourd’hui, je sais que le miracle, c’est de pouvoir créer. J’ai trouvé une voie très directe pour exercer cette liberté : modifier l’état d’âme en pleine conscience et par conséquent, ce qui m’arrive. Entre temps, j’ai appris comment accéder au changement de posture, d’énergie, d’information, comment activer cette dimension de soi dont c’est la nature, de rendre vivant. Et comment on investi ce terrain ? Toujours grâce à l’attention, de milliards de manières – je crois qu’il y en a autant que d’êtres humains. En propageant la mienne, le contexte se met en place et active la vôtre. De la même manière que je fais une veille continue des trouvailles des chercheurs. Je suis particulièrement curieuse de voir comment, un peu comme dans un puzzle, les pièces s’intègrent pour nous proposer de nouvelles compréhensions de l’être et du monde. Exercer la créativité, c’est aussi nous élever et investir ensemble ce que représente pour chacun la vulnérabilité et le courage, clés de notre humanité.
« Quand on n’est pas conscient de sa propre sensibilité,
on court davantage le risque d’être blessé« .
Brene Brown.
Amæ. Notre application est disponible à compter de décembre 2021 ici. Méditations/ Présence/ Énergie/ Inspiration/Échauffement des aptitudes créatrices – et bien plus encore.
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NB Chacun étant libre de ses croyances, nos audios sont conçus en dehors de toute religion.
Envie d’en parler ? C’est par ici.